Interview personnage chez les Mordus de Thriller
Voici Julius Quentin Bridges du roman 9339 Elsa Street de David Fournier
Faisons connaissance si vous le voulez bien :
– Vous évoluez dans 9339 Elsa Street. Qui êtes-vous ? Possédez-vous des caractéristiques physiques particulières ? (vous pouvez vous décrire si vous le désirez) Quel âge avez-vous ? D’où venez-vous ?
Je m’appelle Julius Quentin Bridges mais au travail, on me surnommait JQ. Je suis un afro-américain de 63 ans. À l’époque du récit, j’avais 42 ans. Je suis célibataire et n’ai jamais eu d’enfant. Je mesure 1,85 m et je continue de m’entretenir physiquement. Mon crâne est rasé mais je ne suis pas chauve. Je suis né et je vis à Detroit dans le Michigan.
– Parlez-moi de votre parcours. Comment êtes-vous arrivé là ? Que faites-vous dans la vie ? Quelle est votre spécialité ?
Après mon diplôme d’études secondaires, j’ai fait l’académie de police. J’ai commencé par les patrouilles et j’ai bossé à la brigade antigang de Détroit (le Gang Squad) pendant 15 ans. Actuellement, je suis retraité.
– Etes-vous plutôt du genre à argumenter ou essayez-vous plutôt d’éviter les conflits ?
Dans mon boulot, j’étais amené à parlementer pour éviter que les esprits s’échauffent. Mais j’étais également formé à intervenir quand cela s’avérait nécessaire. J’ai gardé la même façon de gérer les conflits.
– Etes-vous plutôt optimiste, réaliste ou pessimiste ?
J’étais plutôt optimiste. Dans le roman, je dis quelque chose du genre : « Bien que la ville dans laquelle je vis soit contrôlée par les gangs et que les gens la fuient, je m’efforce de la rendre plus sûre pour mes concitoyens. La tâche est loin d’être aisée mais je suis persuadé qu’un jour, Détroit redorera son blason. »
C’était en 2002, aujourd’hui, je ne me fais plus d’illusions, Detroit ne sera plus jamais celle qu’elle était jadis.
– Aimez-vous faire des blagues ou préférez-vous rester sérieux ?
Je ne suis pas adepte des blagues mais j’aime bien vanner un peu.
– Avez-vous des modèles, des mentors ?
Mike, mon supérieur, était mon mentor. Il m’avait appris les ficelles du métier.
– Qui est la personne la plus importante dans votre vie et pourquoi ?
Mon père. Il a toujours été strict mais c’est un homme juste et il m’a tenu éloigné des mauvaises fréquentations lorsque j’étais gamin. Malgré le fait qu’il n’approuvait pas mon choix de devenir flic, il m’a toujours soutenu. Il est décédé désormais mais je lui serai éternellement reconnaissant.
– Avez-vous des peurs ou des phobies ? Quelle est votre plus grande peur ? Quel est l’événement qui vous a le plus marqué jusqu’ici dans votre vie ?
Pas de phobie particulière. Chaque jour lorsque j’étais flic, j’ai vécu avec l’angoisse de devoir sortir mon arme et tirer sur un gamin. Ma rencontre avec DeAndre est probablement l’évènement le plus marquant de ma vie puisqu’elle en a modifié le cours.
– Aimez-vous passer du temps seul ?
Oui, je suis plutôt un solitaire et l’ai toujours été.
– Quel est votre passe-temps favori ? (cinéma, sport, jeux vidéo, concert, etc.) )
Le basketball. J’y ai joué étant plus jeune et j’aime assister à des rencontres ou les regarder à la télévision.
– Quel est votre livre préféré ?
A time to kill de John Grisham. (Paru en France sous le titre Non coupable).
– Quelles musiques vous font vibrer ?
J’écoute principalement du jazz. Miles Davis est mon idole. Un peu de blues aussi.
– Y a-t-il un lieu que vous aimez en particulier ? Pourquoi ?
Le Palace d’Auburn Hills, la salle de basket des Detroit Pistons. C’est dans cette salle qu’ils ont gagné leurs trois titres de champion NBA. Elle est aujourd’hui fermée et a été remplacée par la Little Caesars Arena.
– Comment gérez-vous le stress ? Y a-t-il quelque chose qui vous aide à vous relaxer ?
Je fumais beaucoup lorsque j’étais stressé. Maintenant que je ne travaille plus, il n’y a pas grand-chose qui me stresse. Écouter du jazz m’apaise et me permet de me détendre.
– Que ressentez-vous à cet instant ?
Je suis très heureux de participer à cet interview.
– Comment voyez-vous l’avenir ? Quels sont vos projets ?
Je ne sais pas trop. Je suis retraité depuis quelques années maintenant et je donne un coup de main dans un foyer de réinsertion. Tant que je pourrai être utile à la communauté, je continuerai. Je voyagerai peut-être, plus tard…
– Avez-vous des secrets ? Des regrets ?
Je n’ai pas de secret mais ma vie privée reste privée. Cela ne regarde personne. Pour ce qui est des regrets, si vous lisez 9339 Elsa Street, vous comprendrez que j’en ai beaucoup.
– Vous avez été désigné porte-parole des personnages de 9339 Elsa Street. Cela doit provoquer une certaine émotion, non ?
J’imagine surtout que l’auteur n’avait pas d’autre option !
– Quel regard portez-vous sur 9339 Elsa Street ? Sans trop en dévoiler, les aventures que vous y vivez, votre rôle, vos comparses…
Cela fait une drôle de sensation de lire une partie de ma vie dans un roman. La nostalgie de cette époque se fait ressentir. L’auteur a plutôt bien cerné ma personnalité.
– Vous qui avez rencontré l’auteur, quelle impression vous a-t-il laissée ?
Il est sympa… même s’il ne m’a pas reversé le moindre centime de la fortune qu’il a amassée en racontant ma vie !
– Combien de temps votre créateur a-t-il mûri votre existence ? A-t-il mit une grande part de lui-même dans votre caractère ?
Plusieurs mois, je ne saurais dire combien exactement. Il a en effet mis une part de lui-même dans mon personnage, comme dans les autres protagonistes du roman. Mais il a néanmoins veillé à nous différencier sur bien des aspects.
– Pensez-vous être son défouloir, lui en voulez-vous ?
Non, même s’il ne m’a pas fait de cadeau, il n’a pas exagéré non plus. Je ne peux pas lui en vouloir d’avoir raconté les faits tels qu’ils se sont passés.
– Si vous deviez réécrire 9339 Elsa Street, que modifieriez-vous ?
Je ne veux pas spoiler, je répondrai donc que je changerais la fin. Et j’enlèverais le nom de ce type de la couverture pour y mettre le mien, par la même occasion.
– Avez-vous quelque chose à ajouter ?
J’aimerais vous remercier pour ce sympathique et original entretien. Il est rare que l’on donne la parole aux personnages de fiction.
– Pour finir, qu’aimeriez-vous dire aux lecteurs de 9339 Elsa Street ?
Je souhaiterais dire à ceux qui hésitent à le lire que ce roman a, certes, les gangs et le basketball en toile de fond, mais qu’il ne se résume pas seulement à ça. Ce bouquin, c’est avant tout une histoire d’amitiés et de rencontres qui ont bouleversé le cours de plusieurs vies. Quant à ceux qui l’ont lu, je les remercie vivement d’avoir accordé leur confiance à cet auteur inconnu. En espérant que ce récit aura comblé vos attentes…
P-S : Dites à cet escroc de me donner ma part maintenant !
Merci pour ces réponses.
Interview : Lydia Pérot